Sauver les terres agricoles et la démocratie: la mobilisation contre Europacity dans le Triangle de Gonesse dans la banlieue parisienne

L’atelier Ecopolien se réunira le 15 décembre 2023, pour écouter Stéphane Tonnelat est chercheur au CNRS (section 39) au laboratoire UMR LAVUE. Il a mené pendant 5 ans, entre 2017 et 2022, un terrain ethnographique au sein du Collectif pour le Triangle de Gonesse. Il prépare un ouvrage monographique sur cette mobilisation qui montre la puissance de l’action collective citoyennes et ses limites face à une “machine de croissance” inscrite dans tous les rouages du pouvoir.

Résumé :
Depuis 2011, un groupe de citoyens s’oppose à l’artificialisation des terres agricoles du Triangle de Gonesse. Ces 700 hectares coincés entre l’autoroute A1 et les aéroports de Roissy et du Bourget sont les derniers restes de la Plaine de France au sein de la tâche urbaine de l’agglomération parisienne. Longtemps resté sans projets à cause des nuisances sonores dues aux avions et des risques d’accidents, le Triangle fait l’objet d’un projet d’urbanisation par la région et l’Etat depuis 2010, sous la forme d’une Zone d’aménagement concertée (ZAC) de 280 hectares desservie par la ligne 17 Nord du Grand Paris Express et tirée par un projet privé appelé EuropaCity. Porté par les groupe Auchan et Wanda (Chine), ce centre commercial et de loisirs promettait un investissement de 3 milliards d’euros et la création de plus de 10 000 emplois.
En 2019 après presque dix ans de mobilisation, les opposants ont réussi a défaire cet alliance des pouvoirs publics et de ces grands groupes privés, et à obtenir l’annulation du projet EuropaCity par le gouvernement. Comment ont-ils et elles fait? Quelles sont leurs valeurs et leur répertoire d’actions? En suivant John Dewey, nous les qualifierons de “réformistes radicaux.”
Pourtant, la mobilisation n’est pas finie. Le gouvernement s’obstine à construire dans le Triangle une gare en pleins champs alors qu’il ne reste aucun projet à desservir. Quels nouveaux moyens les militants peuvent ils aujourd’hui mettre en œuvre pour empêcher l’artificialisation des terres par une puissance publique qui refuse tout dialogue?

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