Par Mathieu Chassé (géologie et biochimie, Sorbonne université)
L’étude des sols est récemment revenue au centre de l’attention scientifique du fait de l’importance des stocks de carbone qu’ils contiennent et des flux associés depuis et vers l’atmosphère. L’initiative “4 pour 1000” en particulier a retenu l’attention médiatique. Signée par plus de 100 pays lors de la COP21 à Paris, elle propose d’accroître de 0,4 % (4 ‰) par an la quantité de carbone dans les sols afin de compenser les émissions anthropiques de CO2. À l’échelle nationale, un rapport livré par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) fait l’état des lieux du potentiel de stockage de carbone dans les sols français. En s’appuyant notamment sur ces travaux, le chercheur présentera synthétiquement la place des sols dans le cycle du carbone et les processus bio-physico-chimiques qui contrôlent les flux de carbone depuis et vers les sols. Il s’appuiera sur ces connaissances pour décrire l’influence des changements environnementaux, d’occupation des sols et des pratiques culturales sur les stocks de carbone du sol et estimer le potentiel de stockage de carbone dans les sols physiquement atteignable. À la lumière de cette présentation, le chercheur discutera le bien-fondé de l’initiative. Elle pourrait illustrer les problèmes structurels rencontrés par ces initiatives institutionnelles pour lutter efficacement face aux problèmes environnementaux.