Ce séminaire est organisé par l’Ecopolien avec le soutien de la MSH Paris-Saclay.
L’héritage colonial de l’écologie et l’héritage écologique de la colonisation
avec Guillaume Blanc (historien, Tempora, Université Rennes 2) et Seloua Luste Boulbina (philosophe, chercheuse associée à l’université Paris Diderot)
Le mardi 14 juin à la Maison du Portugal, Cité Universitaire Internationale, Paris
Ce séminaire entend examiner l’héritage colonial de l’écologie – ou l’héritage écologique de la colonisation. Avec les deux invités, venus de l’histoire et de la philosophie, nous reviendrons sur les relations qui ont existé entre la colonisation, les préoccupations écologiques et la transformation des interactions matérielles et culturelles entre les sociétés et leur environnement. Nous nous pencherons également sur les survivances postcoloniales des pratiques de protection de la nature, d’extraction des ressources naturelle et de qualification des savoirs autochtones, ainsi que sur les dynamiques existantes pour s’en émanciper.
Capture d’Etat : quand les entreprises sont aux commandes
avec Olivier Petitjean (Journaliste, éditeur de L’Observatoire des multinationales), Arianne Lambert-Mogiliansky (professeure associée en économie à l’Ecole d’Economie de Paris, spécialiste des tribunaux d’arbitrage sur les accords commerciaux internationaux)
Le 31 mai 2022 à la Maison de l’Île-de-France, Cité Universitaire Internationale, Paris
La révolution néolibérale a eu pour objectif de réduire le rôle de l’état au profit du privé. Son succès est sans conteste remarquable à travers le monde. Cependant loin de faire place aux lois du marché libre et concurrentiel (comme promis), elle a conduit à la concentration du pouvoir économique dans les mains de quelques multinationales (MNC) plus riches que nombre d’états nationaux. Ce pouvoir économique s’est très naturellement mué en pouvoir politique. Ainsi nous assistons depuis quelques décennies à une prise de pouvoir par les MNC de la gestion des affaires communes au détriment de l’intérêt collectif avec des conséquences délétères y compris pour la gestion de la crise écologique. Nous nous proposons de discuter quelques mécanismes de contrôle à portée déterminante dans le domaine des sciences et de la régulation environnementale.
Greenwashing : une conférence pour dépolluer le débat public
avec Guillaume Carbou (maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’université de Bordeaux) et Laure Teulières (maîtresse de conférences en histoire contemporaine à l’université Toulouse Jean Jaurès). Tous deux sont membres de l’Atécopol, collectif de chercheuses et de chercheurs réfléchissant à la question écologique.
le mercredi 6 avril 2022 à la Maison de l’Île-de-France, Cité Universitaire Internationale, Paris
Saviez-vous que les objectifs de « neutralité carbone » reposent largement sur des technologies qui n’existent pas ? Que la destruction d’une zone naturelle peut être « compensée » par l’investissement dans un produit financier ? Que l’on ne produira jamais assez d’hydrogène « vert » pour remplacer le pétrole ? Alors que l’enjeu écologique est décisif, nous avons un besoin urgent de clarifier les débats sur le sujet. Le greenwashing est ce qui nous en empêche. Évoquant tour à tour un verdissement de façade, la récupération d’un discours environnementaliste vidé de sa substance, la mise en place d’innovations aux effets « écologiques » douteux, il biaise le débat public et empêche des choix démocratiques éclairés. En considérant toute l’ampleur du phénomène, la conférence présentera les formes et les fonctions du greenwashing dans notre société, à partir des synthèses thématiques proposées par une trentaine de chercheurs et chercheuses et publiées aux éditions du Seuil récemment. Le débat en suivant permettra de renforcer l’autodéfense intellectuelle contre les fausses promesses, les illusions rassurantes et les formes d’enfumage qui nous enferment dans des trajectoires insoutenables. Un préalable indispensable si on veut ouvrir la voie aux bifurcations nécessaires.
Le plateau de Saclay face au dérèglement climatique
L’AMAP des Jardins de Cérès, en partenariat avec l’Écopolien et CCFD Terre Solidaire, a le plaisir de vous inviter à ce conférence-débat
Le 6 février 2022 à CentraleSupélec, Gif-sur-Yvette
Nathalie Blanc, directrice de recherche au CNRS et directrice du Centre des Politiques de la Terre, présentera une synthèse de ses travaux sur les inégalités socio-environnementales. Jean-Marc Jancovici, enseignant et conférencier, présentera le rapport du Shift Project sur « La résilience des Territoires ». Juliette Nouel, journaliste, animera le débat. Scientifiques, agriculteurs, élus, citoyens du plateau de Saclay apporteront leurs contributions et questionnements à ce débat sur le défi majeur de notre territoire pour les années à venir.
Limites planétaires et décroissance : regards croisés entre physique et sciences humaines
avec François Graner (directeur de recherche CNRS en biophysique à l’Université de Paris), Mathilde Szuba (maîtresse de conférences en science politique à Sciences-Po Lille), et Hélène Tordjman (maîtresse de conférences en économie à l’université Sorbonne Paris-Nord)
Le 15 décembre 2021 à la Maison du Portugal, Cité Universitaire Internationale, Paris
Les bouleversements écologiques et sociaux en cours questionnent la possibilité de maintenir une croissance économique infinie dans un monde fini. Entre une croissance verte prônée d’un côté et un effondrement annoncé de l’autre, quels chemins s’offre à nous pour un avenir soutenable et désirable ?
Faire récit du passé pour changer de trajectoire ?
avec Fabian Scheidler, journaliste, dramaturge et historien, auteur de La fin de la mégamachine, Seuil, 2020
Le 19 octobre 2021 à PSE/ENS, Paris
Le désastre écologique actuel a des causes multiples. Elles impliquent des temps et des espaces variés dont il est difficile de rendre compte ensemble, intelligiblement. Comment raconter, faire récit de ce qui a entraîné l’humanité dans une situation où sa survie même est menacée à moyen terme ? En quoi ce récit peut-il nous aider à changer le cours des choses ?
Voilà les questions qui seront discutées avec l’écrivain, dramaturge et journaliste Fabian Scheidler, auteur d’une fresque historique qui tente de penser ensemble les engrenages qui, au long des siècles, ont conduit le monde, derrière l’Occident, dans l’impasse actuelle. Une fresque qui veut aussi lutter contre la fatalité en donnant, par la force du récit même, des armes pour changer de trajectoire.
Tisser de nouveaux liens avec le vivant
avec Alizé Berthier, Géographe, Laboratoire LADYSS, Paris I Panthéon Sorbonne. Jacques Tassin, Ecologue, CIRAD, Montpellier
Le 23 septembre 2021 à La Générale, Paris et en visio
Dans le contexte du bouleversement planétaire en cours, on entend ici et là qu’il faut renouveler notre façon de penser nos liens avec le vivant. Deux écueils semblent alors se présenter devant cette réinvention des relations entre les humains et le reste de la nature. D’une part, le maintien d’une vision anthropocentrique de ces relations, où des “services écosystémiques” rendus aux sociétés humaines viendraient redécouper le monde entre vivants utiles d’un côté, et nuisibles et invasifs de l’autre. D’autre part, un anthropomorphisme qui prêterait à tous les vivants des sentiments humains et appauvrirait la diversité des modes d’existence et de relations possibles.
Ce séminaire tentera donc de faire état de la façon dont ces relations avec le reste du vivant se recomposent concrètement et de donner quelques pistes de réflexion pour l’avenir.