Par Emmanuel Ferrand, Maître de conférences HDR en mathématiques, IMJ-PRG, Sorbonne Université et Ecopolien
A des fins de recherche, ou pour informer les instances politiques, des équipes – souvent interdisciplinaires – produisent des modèles et des scénarios prospectifs en lien avec les grands défis climatiques et écologiques. Au delà des exemples tirés des travaux du GIEC ou de l’IPBES, on peut citer, au niveau français, les scénarios « Transition 2050 » de l’ADEME, ou bien aux scénarios énergétiques de RTE, ou encore au scénario Afterre2050 concernant l’agriculture et l’alimentation, et bien d’autres encore.
Après avoir passé en revue certains modes de production de ces outils (afin de fixer les idées sur ce dont on parle, et sans rentrer dans les détails techniques), je voudrais expliciter quelques limitations intrinsèques à ce genre d’exercices, et envisager comment ensuite ces recherches se diffusent hors de cercles académiques. Cela se fait souvent sans prendre en compte ces limitations, avec des conséquences potentiellement importantes (maladaptation, etc.)