Séminaire 2022-2023

Lieu : Maison de l’Île-de-France, Cité universitaire internationale, Paris 14e – organisé avec le soutien de la Maison de l’Homme Paris-Saclay


Mobiliser la biodiversité cultivée pour l’agroécologie par des approches de recherche participative

Isabelle Goldringer (Agronomie, INRAE, Agro-ParisTech, Université Paris-Saclay)

le jeudi 12 Janvier 2023

Cette présentation reviendra sur les recherches menées sur les manières de concilier biodiversité et agriculture, en mettant l’accent sur l’importance de la recherche participative, en relation avec les agriculteurs qui expérimentent et disposent de données biologiques, physiques et pratiques.


Anthropocène et climats de la Terre

Gilles Ramstein (Climatologue, LSCE, Paris Saclay)

le mercredi 8 février 2023

Ce séminaire propose de montrer quelles sont les régulations du climat qui ont permis à la vie de perdurer au long de plus de 3 milliards d’années. Cette histoire est marquée par des accidents climatiques et des effondrements de la biodiversité, mais qui n’ont pas empêcher la vie de repartir et de continuer. Cette présentation permettra de répondre à deux questions : en quoi l’Anthropocène n’a pas d’analogue climatique et quels sont ses caractéristiques spécifiques ? Enfin, la présentation montrera pourquoi l’anthropocène peut conduire à un dérèglement climatique à long terme (des centaines de milliers d’années) bien au-delà de l’épuisement des combustibles fossiles.


Quelles limites physiques, environnementales et sociales à l’extraction des ressources minérales ?

avec José Halloy (Physique, Université de Paris), Judith Pigneur (Génie industriel, NégaWatt), Claude le Gouill (sociologue, IRD). Animateur : Mathieu Chassé (géologie et biochimie, Sorbonne université)

le jeudi 30 mars, Académie du Climat, Paris

Les bouleversements environnementaux et sociétaux en cours questionnent la soutenabilité de l’extractivisme minier tout en l’encourageant. Alors que l’exploitation minière accentue la pression anthropique sur notre planète, la croissance verte, vantée comme une solution au dérèglement climatique en cours, encourage une consommation exponentielle de matières premières minérales. Ce séminaire vise à discuter et mettre en regard les limites physiques, environnementales et sociales à l’exploitation des ressources minérales en fonction des scénarios de transition environnementale et des futurs envisagés ou désirés. 


L’énergie : mythes et réalités au cœur de l’Anthropocène

Alexandre Le Tiec (Astrophysique, Observatoire de Paris)

le vendredi 14 avril 2023

Partant du rôle central des énergies d’origine fossile dans notre mix d’énergies primaires (70% en Europe, 80% à l’échelle mondiale), ce séminaire abordera trois questions. (a) L’éminence du pic pétrolier mondial, suivi du pic gazier à courte échéance ; (b) La difficulté d’opérer une transition énergétique vers un monde “décarboné” ; (c) Les lourdes conséquences de l’inexorable baisse du taux de retour énergétique. En nous basant sur une analyse biophysique de l’économie mondiale, nous tenterons d’entrevoir ce à quoi pourrait ressembler l’avenir énergétique au cours du 21ème siècle.


Face à l’anthropocène : quels regards adopter pour accompagner l’orientation et l’action ?

Joan Delort-Ylla (Physique, Ecole Polytechnique Saclay), Guillaume Roux (Physique, U. Paris Saclay), Alexis Tantet (Météorologie, Ecole Polytechnique Saclay)

le jeudi 11 mai 2023

Parfois pétrifié.e.s par leur prise de conscience des menaces écologiques, les jeunes nous interpellent : « Que peut-on y faire ? » Entre incertitudes et valeurs non-consensuelles, comment pouvons-nous, scientifiques, y répondre ?
À partir du concept d’Anthropocène – introduit par des scientifiques pour suggérer que la transformation anthropique de notre planète est de l’ordre d’un changement d’époque géologique – nous montrerons que les réponses des sciences naturelles et de l’ingénieur restent limitées et biaisées. Leur rencontre avec les sciences humaines et sociales par une approche transdisciplinaire est nécessaire à une réponse impartiale. S’il ne fait plus de doute que penser l’émancipation du monde social sans l’écologie mène à une impasse, nous montrerons à partir d’exemples concrets que penser l’écologie sans le monde social est tout aussi vain.


Stocker du carbone dans les sols pour freiner le changement climatique, une bonne idée ?

Mathieu Chassé (géologie et biochimie, Sorbonne université)

le jeudi 25 mai 2023

L’étude des sols est récemment revenue au centre de l’attention scientifique du fait de l’importance des stocks de carbone qu’ils contiennent et des flux associés depuis et vers l’atmosphère. L’initiative “4 pour 1000” en particulier a retenu l’attention médiatique. Signée par plus de 100 pays lors de la COP21 à Paris, elle propose d’accroître de 0,4 % (4 ‰) par an la quantité de carbone dans les sols afin de compenser les émissions anthropiques de CO2. À l’échelle nationale, un rapport livré par l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) fait l’état des lieux du potentiel de stockage de carbone dans les sols français. En s’appuyant notamment sur ces travaux,  le chercheur présentera synthétiquement la place des sols dans le cycle du carbone et les processus bio-physico-chimiques qui contrôlent les flux de carbone depuis et vers les sols. Il s’appuiera sur ces connaissances pour décrire l’influence des changements environnementaux, d’occupation des sols et des pratiques culturales sur les stocks de carbone du sol et estimer le potentiel de stockage de carbone dans les sols physiquement atteignable. À la lumière de cette présentation, le chercheur discutera le bien-fondé de l’initiative. Elle pourrait illustrer les problèmes structurels rencontrés par ces initiatives institutionnelles pour lutter efficacement face aux problèmes environnementaux


Les outils juridiques des luttes environnementales

organisé par Clément Lasselin (Institut de la transition environnemental – Sorbonne Université)

le jeudi 15 juin 2023

Le droit de l’environnement est un droit transversal et évolutif élaboré à de multiples échelles, fondé sur de multiples principes, mobilisé dans de multiples contentieux. Il demeure un droit, par là inscrit dans des institutions, pouvant paraître trop technique et hermétique aux citoyens pour fournir des outils mobilisables ou assurer de réels changements à l’échelle de la société. Il peut pourtant permettre de médiatiser des enjeux environnementaux, de mettre en cause la responsabilité des acteurs, de dépasser les inactions politiques par le pouvoir du juge, de stopper voire interdire des activités à risques. L’objectif de ce séminaire sera donc de montrer tant la diversité et l’intérêt de ce droit pour les citoyens, et les outils qu’il peut leur apporter pour nourrir leur engagement.