Séances 2021-2022

Transposer la convention citoyenne pour le climat à l’université ?

Emilie Frenkiel, maîtresse de conférences en science politique, Université Paris-Est Créteil (UPEC).

Mardi 28 juin 2022, à 16h, en distanciel.

L’université Paris-Est-Créteil organise désormais chaque automne une convention citoyenne étudiante, dispositif de délibération et action collective mis en place pour réduire l’impact environnemental de l’université et passer plus globalement à l’action. L’Ecole internationale d’études politiques et le Living Lab AlgoPo ont transposé la convention citoyenne pour le climat à l’échelle de l’université, ses 38 000 étudiants et ses campus situés dans trois départements. La première édition, lancée en septembre 2021 à Fontainebleau (Seine-et-Marne), avait pour objectif de repenser le système alimentaire de l’université et de ses territoires environnants à travers les thématiques de production, approvisionnement, consommation et traitement des déchets. Environ 300 étudiants avaient été associés au dispositif, ainsi que 100 personnalités diverses ; parmi elles, des membres de l’équipe présidentielle de l’université, des acteurs locaux de la transition écologique et de l’alimentation, des collectivités territoriales, des universitaires de diverses disciplines, et des personnes issues de la convention citoyenne pour le climat qui ont été tirées au sort. Les étudiants ont joué de multiples rôles, de la co-construction du dispositif, son organisation, la facilitation des délibérations, la participation aux débats, la formulation de propositions, jusqu’à leur mise en place. Ce séminaire a pour objectif de discuter des avantages et limites de ce dispositif et de l’intérêt éventuel de l’étendre à d’autres établissements.


Comment enseigner les enjeux controversés, sans tomber dans la polémique stérile.

Fabrice Flipo, professeur à Institut Mines-Télécom Business School et membre du Laboratoire de Changement Social et Politique à l’Université de Paris Cité.

Mercredi 18 mai 2022, de 16 à 18h, en distanciel.

5G, nucléaire, capture de carbone, véhicule autonome, taxe carbone etc. sont des enjeux controversés, qui se situent au coeur des décisions en matière de transition écologique et sociale. Comment enseigner ces enjeux sans les dénaturer, c’est-à-dire les neutraliser artificiellement ? Doit-on d’ailleurs être neutre ou impartial ? Doit-on les enseigner si on n’en est pas spécialiste ? Telles sont quelques-unes des questions qui ont été abordées par un groupe de travail au sein de l’Institut Mines-Télécom coordonné par Fabrice, qui viendra présenter les principales conclusions.


Mettre la planification énergétique en démocratie. Enjeux sociaux et participation citoyenne dans les études de RTE et de l’ADEME.

Baptiste Soubra, doctorant en Sciences, Technique et Société au Cnam et membre d’Ingénieurs sans Frontières.

lundi 11 avril 2022, à 16h, en mixte présentiel/distanciel.

Les transitions font débats. Pas tant sur l’objectif à atteindre que sur les chemins à suivre et les décisions à prendre pour l’atteindre. A l’heure où nous saisissons la complexité et les interdépendances des systèmes que nous cherchons à transformer, s’orienter, faire des choix semble de plus en plus difficile. Dans cette complexité les méthodes de planification, exercices de scénarisation et autres approches prospectives sont utilisées à différents niveaux, par différents acteurs comme des outils d’exploration des futurs possibles, et d’aide à la décision. Dans le domaine énergétique de telles méthodes servent aux gestionnaires de transports (RTE pour électricité en France) à prévoir la maintenances et le remplacement des lignes à très hautes tensions, aux gestionnaires de sites de production à décider, à l’heure près, de la quantité d’énergie à produire en fonction de la demande et des prix du marché, ou plus récemment à dessiner des futurs possibles pour le mix énergétique français. Ce dernier usage fait sortir la planification des laboratoires et des espaces d’orientation stratégique des grandes entreprises de l’énergie, pour les amener sur les scènes de la politique et de l’action publique. Les récents exercices de scénarisation portés par RTE et l’ADEME ont été amené dans l’espace public comme des outils d’orientation et de débat pouvant servir d’appui aux différents argumentaires. Cette intrusion de la planification dans le débat public soulève des questions d’ordre épistémologiques et démocratiques.

En m’appuyant sur une première analyse des méthodologies des études “Futurs énergétiques 2050” de RTE et “Transitions 2050” de l’ADEME je vous propose de prendre du recul sur la “planification énergétique” comme un objet pouvant à la fois être considérer comme un outils d’exploration scientifique et un outil de construction des politiques publiques. Je chercherai à replacer ces études par rapport aux différentes problématiques sociales, démocratiques, sensibles, techniques ou encore économiques que soulève la “transition énergétique“, pour comprendre auxquelles de ces problématiques la planification cherchent à répondre et comment elles intègrent ou non à leur périmètres des aspects non-techno-économiques des enjeux énergétiques. Cela me servira de base pour soumettre à la discussion des axes de réflexions sur ce que pourrait être une méthodologie de planification énergétique se voulant socio-technique, ouverte et démocratique.


Fondements et objectifs des différents courants de l’éducation à l’environnement

Yves GIRAULT, Professeur émérite au Muséum National d’Histoire Naturelle (MNHN)

Mardi 22 mars 2022 17h-19h en visio

Les principaux domaines de spécialisation de Yves Girault ont été l’étude de l’évolution des discours concernant les rapports Hommes, natures /sociétés dans le champ particulier des institutions muséales et des expositions et l’éducation relative à l’environnement et l’éducation au territoire dans les musées et les aires protégées.

Ses travaux les plus récents, qui portent sur l’analyse des enjeux géopolitiques des musées, se focalisent plus particulièrement sur les enjeux identitaires, économiques, sociaux et politiques des acteurs des musées au Nord comme au Sud.

Résumé: Après avoir rappelé quelques prémisses à la mise en place très progressive de l’Education Relative à l’Environnement tant au niveau scientifique, politique qu’éducatif, nous présenterons les principaux courants d’ERE en France et, de l’EDD, en Europe. Pour illustrer les difficultés rencontrées dans le cadre d’un enseignement pluridisciplinaire et critique lié aux problématiques environnementales,  nous nous référerons succinctement à l’analyse d’un  curriculum prescrit, en 2005, pour  des étudiants des classes préparatoires de biologie, chimie,  physique et sciences de la Terre (BCPST). Pour conclure nous présenterons les principaux axes de la recherche contemporaine en ERE au sein de la Francophonie.


Estimation des coûts d’intégration des énergies renouvelables variables dans le système électrique avec un modèle économique simple: exemples d’utilisation et perspectives.

Samouro DANSOKHO et Joan DELORT YLLA, étudiant.e.s en thèse au laboratoire Interfaces and Troposphere, LMD, IPSL – École Polytechnique, Palaiseau.

Vendredi 18 février 2022 16h-18h en visio.

Nous observons en France l’introduction d’une quantité croissante d’énergie issue de sources renouvelables variables (EnRV) au sein du système électrique. Certains scénarios envisagent une part moyenne d’EnRV dans la production électrique allant de 40% à 90% à horizon 2050 contre 10,4% en 2020. L’inadéquation du système électrique actuel aux caractéristiques de production des EnRV engendre des coûts supplémentaires pour l’ensemble des acteurs du système. Nous nous basons sur un modèle économique simple pour étudier ces coûts d’intégration dans un cadre idéalisé. Nous présenterons un exemple d’utilisation de ce modèle, ainsi que ses limites, dans le cas d’une augmentation de la demande électrique liée au chauffage tertiaire et résidentiel.


Aviation, changement climatique et société: quelques représentations graphiques pour sortir de la vision réductrice promue par le secteur aérien

Xavier Capet, Directeur de recherche, LOCEAN-IPSL, CNRS et Sorbonne Université.

Mercredi 1er décembre 2021, 16h-18h en visio

La croissance des activités de transport aérien prévue par le secteur pour les 30 prochaines années et l’évolution récente des mentalités dans une partie croissante de la société placent l’aviation devant le défi pressant de réduire ses émissions de CO2. Pour cela un “panier de mesures” incluant le dispositif CORSIA a été conçu dans le cadre de l’organisation de l’aviation civile internationale (organe dépendant de l’ONU), et est progressivement mis en œuvre pour assurer une croissance neutre en carbone à partir de 2020. Une réduction plus ambitieuse de 50, voire 100%, des émissions sectorielles est également avancée par certaines parties prenantes pour 2050. Ce panier comprend diverses formes d’améliorations technologiques, notamment l’utilisation massive de carburants soutenables, agro-industriels ou de synthèse.

Une représentation graphique (ou modèle conceptuel) du dispositif d’atténuation imaginé par le secteur aérien est proposée afin de mettre en évidence les implications/interactions sous-jacentes entre croissance du transport aérien et le fonctionnement économique, politique et écologique de notre société. Après discussion des limites et zones aveugles de ce modèle, un modèle conceptuel plus complet mais similaire dans son esprit est introduit. La plus grande complexité de ce dernier permet de rendre compte d’un ensemble de faits et processus touchant le secteur aérien dans les sociétés occidentales. Elle offre également un cadre utile dans lequel réfléchir aux évolutions sectorielles possibles pour les prochaines décennies.


La reconversion de la raffinerie de Grandpuits : une exemple de la tension inhérente à la transition écologique

Léo Faure, étudiant de M2, Laboratoire Jean Perrin, Sorbonne Université et Ecopolien

Mercredi 13 octobre 2021, 17h

L’annonce de la reconversion du site de Grandpuits a soulevé de nombreuses interrogations autour du projet que Total voulait mettre en place. Avec le projet « Galaxie », le groupe prend un virage dit « écologique » mais la CGT présente sur le site ne le voit pas de cet œil. Le syndicat s’est donc rapproché d’ONG environnementales dans le but d’élaborer un contre-projet à celui de Total. Cette alliance inédite a beaucoup fait parler sur le site. Nous avons essayé de comprendre quelles étaient les motivations du syndicat et pourquoi le projet suscite autant de critiques.